Alimentation et fertilité chez la femme : le régime alimentaire a-t-il une influence?
L’infertilité est définie comme l’incapacité à concevoir après 12 mois de rapports sexuels réguliers sans contraception. On estime que 15 % des couples dans le monde ont des difficultés à concevoir un enfant, Selon l’OMS, l’infertilité pourrait toucher 80 millions de femmes dans le monde.1
Outre les maladies liées à la physiopathologie des organes reproducteurs, la fertilité féminine est également influencée par diverses autres variables, notamment l’environnement et le mode de vie.1
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est la cause la plus fréquente d’infertilité anovulatoire.2
Le SOPK est un trouble endocrinien complexe qui touche 8 à 13 % des femmes en âge de procréer. L’étiologie spécifique du SOPK est inconnue; cependant, mode de vie et de génétique semble jouer un rôle. Il est communément admis que le SOPK est causé par une résistance à l’insuline, une élévation du taux d’insuline et des androgènes.3
Comment la peut-elle inverser l’infertilité liée au SOPK?
Selon les recommandations relatives à la prise en charge du SOPK, l’alimentation et le mode de vie jouent souvent un rôle prépondérant dans le contrôle du SOPK et doivent être envisagés en tant que traitement de première intention (avant la mise en place d’un traitement médicamenteux).3
Les femmes atteintes du SOPK devraient envisager :3
- Aliments à faible indice glycémique (IG bas): les glucides à faible IG contrôlent le taux de glucose. Ces derniers aident à réguler le taux d’insuline, ce qui contribue à réduire les symptômes du SOPK. Il convient toutefois de noter qu’un régime à faible IG n’implique pas nécessairement un régime pauvre en glucides.
- Protéines: augmenter l’apport en protéines est un moyen efficace d’augmenter la sensation de satiété. Elles contribuent également à équilibrer le taux de glucose. D’autres preuves suggèrent que l’ajout de sources de protéines végétales (par exemple, pois chiches, edamame) est associé à des taux de conception plus élevés.
- Bon gras: la consommation de bons gras est essentielle dans le traitement du SOPK, car ils peuvent contribuer à la satiété et à la gestion de la perte de poids. Les bons gras se trouvent dans des aliments tels que l’huile d’olive extra vierge, les noix et les graines, l’avocat et les poissons gras (une bonne source de protéines et d’acides gras oméga-3)
- Horaires des repas: répartir plusieurs petits repas tout au long de la journée (manger toutes les 3 à 4 heures) aide à réguler la glycémie et le taux d’insuline.
SOPK et changements de mode de vie
La perte de poids est un facteur important à prendre en compte chez les patientes en surpoids ou obèses souffrant du SOPK. Des recherches ont montré qu’une perte de poids de 5 à 10 % (chez les personnes en surpoids) réduit les niveaux d’androgènes et améliore la capacité de l’organisme à utiliser l’insuline. Il a été démontré que cela améliorait de nombreux symptômes du SOPK.3
De plus, l’activité physique, la gestion du stress et le sommeil jouent un rôle dans la réduction des symptômes du SOPK et, par conséquent, dans l’amélioration de la fertilité.3
Suppléments pour le SOPK
- Inositols : ces composés appartiennent à la famille des vitamines B. Dans la nature, .4 En raison de son rôle dans les voies de la gonadotrophine et de l’insuline, plusieurs études ont démontré l’efficacité de l’administration de myo-inositol pour favoriser la grossesse, induire l’ovulation et rétablir le cycle menstruel chez les femmes infertiles, en particulier celles atteintes du SOPK5.
- Vitamine D : une carence en cette vitamine est très fréquente chez les femmes atteintes du SOPK, très probablement en raison du rôle de la vitamine D dans la santé hormonale et la sensibilité à l’insuline. Il convient donc de vérifier le taux de vitamine D chez les femmes atteintes du SOPK et d’envisager une supplémentation si nécessaire
- Magnésium : une carence en magnésium est également fréquente chez les femmes atteintes du SOPK. Bien que la supplémentation soit recommandée, il est important de réaliser une analyse de sang afin de vérifier si vous souffrez d’une carence en magnésium.3
Conclusion
Les trois principales recommandations à garder à l’esprit lors de la prise en charge des femmes infertiles atteintes du SOPK sont les suivantes :
- Considérer les changements alimentaires et de mode de vie comme les principales mesures de prise en charge
- des suppléments en cas de carences nutritionnelles ou pour augmenter les chances de grossesse.
- Et enfin, si nécessaire, conseiller de consulter un diététicien ou un psychologue.
Références :
- Skoracka K, Ratajczak AE, Rychter AM, et al. Female Fertility and the Nutritional Approach: The Most Essential Aspects. Adv Nutr. 2021;12(6):2372-2386
- Dennett CC, Simon J. The role of polycystic ovary syndrome in reproductive and metabolic health: overview and approaches for treatment. Diabetes Spectr. 2015;28(2):116-120.
- PCOS: Diet, Lifestyle and Supplements. Available from: https://nutritionfoundation.org.nz/pcos-diet-lifestyle-and-supplements/. Accessed on June 1st 2022.
- Myo-inositol, what it is and what it is used for. Available from: https://www.inositoli.it/en/myo-inositol/
- Gambioli R, Forte G, Buzzaccarini G, Unfer V, Laganà AS. Myo-inositol as a key supporter of fertility and physiological gestation. Pharmaceuticals. 2021 Jun;14(6):504